(français plus bas) / (more photos after the french part)
When I lived in Arviat, Nunavut, it was a thrill to be able to photograph polar bears. Though they were a fairly large animal, they were not always easy to spot on the frozen barren grounds and the sea shore. I loved the challenge of finding them, and was frankly quite good at locating wildlife in general. I even had a reputation for it. Some people used to say, “if you see the mission’s blue truck on the roads, check around, there is gotta be something to look at and photograph.”
I still remember the excitement of finding and photographing polar bears but also the remorse and fear that would settle upon me at night when I would promise that I would not put myself again in danger by hunting these animals with my camera. Still, the next morning I would be back at it as long as they were around our town in the fall during their month long migration (and sometimes in summer as climate changed).
For sure, when I moved back in Eastern Ontario, I missed the delight of that pursuit. Although I was always on the lookout for wildlife out here, and was proud to photograph moose, elks, coyotes, beavers, bald eagles, and the likes, it was not the same. That changed when in part out of boredom (three hour break for lunch is a long time). While at work at the post office, in the village of Curran, I started to photograph bugs, mostly moth, at first during my lunch and then just before work in the morning.
Of course it is not the same as spotting or being in the presence of a polar bear. You don’t get the same adrenaline rush. Even if some of the bugs I photographed are pretty scary looking, it is nothing like being face to face with a bear. Yet, there is also a similar and unexplicable sense of overwhelming awe at the discovery of a new bug, at seeing their intricate attire. I guess if one can marvel at the majesty and strength of a polar bear, one can also admire the infinite beauty in the details and delicate anatomy of some of the smallest creatures on earth. Not that I care for fashion design, but honestly, as Nadine always say, some cloth designer must be inspired by some of the bugs and birds around us.
Nadine and I do not subscribe to any television provider. No Bell, no cable, no videotron. It is a way to save money but especially a means to limit the amount of time we sit staring at the screen. Instead we watch a few teleseries through internet and borrow movies from the public library. Our amount of monthly data and the selection of dvds definitely restrict our choice of viewing. We are okay with that!
In the last couples of weeks we watched the franchise “Divergent” and last night we finished the movie “Bobby.” This got me thinking. If it is so easy for me to appreciate the beauty in nature, can I translate that to the human condition? A very wise teacher of mine, Father Denis Dancause when presented with the first calendar we made in Arviat about birds said: “Now you are touching God!”
What is that suppose to mean? Fifteen years later, I am still reflecting on the meaning of that! Perhaps maybe it is as simple as being able to rejoice in the beauty of the big and powerful as much as in the frail and delicate. Maybe it is necessary to humbly realize that we need both to maintain the right balance on this world we inhabit.
Can I honestly say that I admire the strength and power of the mighty while at the same time acknowldege that the frail in need of protection also deserve my reverence? Do I recognize in my life the need for what is different and sometimes opposite? Can I embrace all regardless of their size, their influence, their capacity, their physical beauty and ability? Do I go beyond what I perceive to be of importance to see the purpose?
“Enfin, tu touches à Dieu!”
Il est difficile de décrire les émotions qui m’habitaient lorsque je vivais à Arviat, au Nunavut, et que je photographiais les ours polaires. Autant à chaque matin durant la migration, je me levais avec une seule idée en tête, de faire compter chaque minute libre de la journée pour partir à la recherche de ces magnifiques bêtes! Autant, chaque soir avant de me coucher je me disais être folle de mettre à chaque jour ma vie en danger pour des photos. Je me promettais avant de me coucher d’être plus sage, et de contrôler mon enthousiaste. Et pourtant, ça recommençait le lendemain. C’était comme une dépendance, une intoxication, une ruée d’adrénaline qui m’envahissait.
Il faut dire que j’étais particulièrement bonne à les repérer sur la baie d’Hudson, où parcourant les terres autour du village. Bien que l’ours polaire est un animal relativement gros, c’est pas évident de le localiser sur la toundra ou sur la mer gelée. J’en faisais un défi personnel de les trouver. J’avais même une réputation. Pendant la saison de migration, les gens se disaient entre eux: “Si tu veux voir des ours, trouve le camion bleu de la mission catholique, Lynne sera là en train de photographier des ours.”
Encore aujourd’hui souvent des gens me demandent si je manque le nord. C’est certain que j’aimerais revoir les gens et que j’appréciais la vie là-bas. Pourtant, la première chose qui me vient en tête en réponse à cette question, je dois bien l’avouer c’est l’absence de l’émoi, ce mélange de joie et de peur, que je ressentais lorsque je découvrais un ours et avait l’opportunité de le photographier, qui me manque. Ce fut tout un privilège!
Depuis mon retour dans l’est ontarien, bien que je savoure mes rencontres avec des orignaux, des castors, des oies blanches, des wapitis, des coyotes, des pygargues à tête blanche et toutes sortes d’autres oiseaux, je ne peux pas comparer cela avec les émotions vécu avec les ours polaires. Tout cela cependant à changer ou presque, lorsque j’ai commencé à photograhier les insectes.
Je travaillais au bureau de poste du petit village de Curran. J’avais remarqué que lorsque j’arrivais le matin, souvent il y avait plusieurs papillons de nuit sur les murs extérieurs. J’ai donc décidé d’apporter une caméra et m’amuser. Après tout j’avais 3 heures d’arrêt pour le dîner et j’ai beau aimé manger, cela me laissait beaucoup de temps libre.
Chercher un papillon de nuit sur un mur n’est certes pas la même chose que de regarder pour un ours polaire bien que certains des insectes dénichés étaient pas mal épeurant. Malgré tout, cela entraîne une certaine effervescence. J’ai vite été fascinée de déceler les différentes espèces de papillons de nuit qui existaient dans ce coin du pays. De plus, je n’arrivais pas à croire les détails dans les couleurs et les motifs sur leurs ailes. Nadine croit fermement que les gens de l’industrie de la mode devraient s’en inspirer. Certains papillons de nuit sont tellement miniscules qu’ils sont vraiment difficiles à percevoir entre les rayures des briques.
Depuis que j’étais toute jeune, l’image que je me fais des papillons de nuit en était une d’un insecte morne (d’ailleurs la définition que “Google” en donne) et inutile au mieux et au pire nuisible car on disait qu’ils faisaient des troux dans les vêtements. J’étais ébahie par la variété mais aussi la beauté de ses petites créatures et j’ai partagé avec les clients du bureau de poste cette nouvelle passion. Nadine et moi avons même imprimé un livre de papillons de nuit de Curran. Je pense à mon amie Katia, qui à ce jour, n’en revient pas du nombre et de la diversité retrouvée dans son patelin. Je suis certaine qu’il y a a encore beaucoup plus à découvrir.
Pourquoi parler de cela maintenant? Ce n’est ni la saison des ours polaires ou des papillons de nuit. Et bien, Nadine et moi avons regarder dernièrement la série anglophone “Divergent” et le film “Bobby.” (Dans des blogs prochain je parlerais plus longuement de ceux-ci). Juste pour dire que ces visionnements m’ont fait réfléchir sur la situation de notre monde et ma place dans tout cela.
Je me rappelle qu’après plusieurs années au Nunavut, j’étais venue présenter un calendrier des oiseaux du nord à un de mes anciens professeurs à l’Université St-Paul. Le père Dancause, un oblat comme les prêtres avec qui je travaillais, avait passé une grande partie de sa vie à enseigner en Inde. Pour moi, il incarnait Gandhi, (ce que j’en connaissais en tout cas). Il était un homme simple, sage mais surtout humble. J’étais resté en contact avec lui après mon année d’étude au début de mon séjour dans le nord. Il recevait fidèlement le petit bulletin “Northern Bloom” que je publiais depuis des années. Lorsque je lui ai remis le calendrier il s’est exclamé: “Enfin tu touches Dieu.”
Honnêtement je ne savais pas si je devais être insultée ou honorée par ce commentaire. Depuis toutes ces années que je publiais des réflexions et des enseignements sur Dieu… Quel était la vraie signification de ces paroles? Quinze ans plus tard, je me pose encore cette question.
Est-ce vraiment aussi simple que de comprendre qu’en pouvant admirer la beauté autour de moi, je peux toucher Dieu? Si je peux admirer la force de l’ours blanc majestueux et que je peux tout autant m’étonné par la fragilité et la beauté d’un insecte, est-ce que j’ai rencontré Dieu? Est-ce que de comprendre que toutes les créatures de la plus grosse à la plus petite, de la plus redoutable et dangeureuse à la plus fragile et vulnérable ont leur place et leur importance, font de moi une personne plus noble, plus respectable, mieux ancrée? Oserais-je dire une personne plus humaine? Une meilleure chrétienne?
Est-ce que je peux honnêtement admirer la force du puissant tout en admettant que l’être frêle mérite aussi ma révérence? Est-ce que je reconnais un besoin dans ma vie pour ce qui est différent et même opposé? Est-ce que je peux accepter tous qu’importe leur race, leur statut économique, leur allégiance politique et religieuse? Est-ce que je regarde plus loin que ce que je perçois comme important pour entrevoir la réalité?
En entendant la réponse à toutes mes questions je continuerai à m’émerveiller!